Un nouveau terrain pour l'innovation - Les droits humains







De quoi s'agit-il ?


En France on dit toujours que l'innovation nous sauvera. On l'entend souvent à propos de notre situation économique. Mais si on se donne la peine de le remarquer la volonté innovatrice s'étend à bien d'autres domaines. Jusqu'ici je m'étais peu attardé sur ce qu'on appelle les sujets "sociétaux", me contentant de brèves allusions quand l'occasion se présentait. Il faut reconnaître que beaucoup d'autres s'en occupent déjà, et parfois fort utilement. Néanmoins, il arrive que la situation devienne si extrême qu'il s'avère impossible de faire l'impasse, tant la remise en cause profonde de ce qui était communément admis fait pressentir le futur qui nous est préparé, et sous tous ses aspects.

On sait maintenant que les processus de changements programmés du bien pensant dominant se déroulent très vite. On peut résumer la façon de faire habituelle par quatre étapes fondamentales. A titre de premier exemple, le projet de "mariage pour tous" - que je ne redébattrai pas ici en longueur- est illustratif. En effet, ce projet n'est pas un simple aménagement des problèmes juridiques que pourraient rencontrer les homosexuels, car ceux-ci auraient pu être résolus de bien d'autres manières plus simples. Il s'agit bien d'une "évolution" de la société - avec la légalisation des mères porteuses à la clé - programmée par une élite bien pensante s'estimant assez sage pour nous éduquer. Voyons donc quelles sont ces quatre étapes d'un tel processus auxquelles je fais allusion:

1) Phase préparatoire: "faire mariner":

Exposition récurrente au public d'une nouvelle idée qui vient en général d'ailleurs, d'un pays inscrit dans la top list des progressistes. Mais l'information reste sans parti pris à ce stade. Cependant, lorsqu'on s'est habitué à la méthode, on perçoit que l'idée ou théorie semblant très marginale est abordée trop souvent pour que cela apparaisse vraiment comme le fruit du hasard. Cette instillation dans le but de faire une marinade préparatoire de la société est bien entendu pleinement et exclusivement assurée par les médias, du moins en apparence. La fermentation se poursuit toute seule par le biais des médias sociaux mais ne dépasse pas un certain stade.

2) Entrée dans le champ politique:

Des députés, voire des ministres, commencent à émettre des allusions quant à l'utilité d'un débat sur le sujet, alors qu'il n'y a aucune demande populaire significative dans ce but. Cette étape sert non seulement à tâter le terrain pour vérifier que les réactions de part et d'autre ne sont pas trop virulentes, mais aussi à accélérer la fermentation. Le fameux "débat" prendra alors sa place aussi bien dans l'actualité officielle que dans tout autre type de promotion. Cette phase est de nos jours de plus en plus courte, au point qu'elle peut parfois être réduite à quelques semaines, contre plusieurs années par le passé.

3) Volonté affichée du parti dirigeant de promouvoir la si merveilleuse réforme:

C'est là que les choses se corsent. La presse, et plus généralement les médias, doivent garder une neutralité apparente. Mais on constatera généralement que lorsque des opposants à cette réforme sont relayés, c'est uniquement après filtrage de ce qui pourrait être trop convaincant et par répétition abondante d'éventuelles bêtises. Cette phase peut connaître quelques ratées, surtout depuis que le nombre de chaînes télévisées d'information a augmenté. Cependant, le "prime time" des chaînes d'Etat reste très majoritairement occupé par la propagande pro-réformiste. Il est toujours possible de retrouver à la source tout ce qui n'a pas été jugé assez politiquement correct, donc il n'y a pas véritablement de censure. Mais comme ce contenu ne fait pas partie de ce qui est communément perçu, la majeure partie de l'opinion publique éprouvera une certaine culpabilité si elle y attache trop d'importance. Les accusations d'intolérance et d'obscurantisme ne sont plus loin.

4) Tous les coups sont permis pour imposer la réforme:

A ce stade, il n'y a plus de débat. Les oppositions ne sont plus tolérées. Comme la répression d'opposants n'est pas permise, il s'agira donc de s'en débarrasser sans violence mais par tous les autres moyens: diabolisation, marginalisation, et autres moyens plus procéduriers pour minimiser leur éventuel pouvoir politique. Diatribes enflammées et leçons de morale assez particulières(*) enflamment l'assemblée nationale. Il faut avancer, peu importe de savoir ce que çà veut dire. Le progrès est linéaire et universel, et il passera en force après affaiblissement des opposants.

(*) Des leçons de morale souvent très déplacées étant donné ce qui est promu, comme vous vous en doutez.


Si on veut se rapprocher d'exemples concrets, il est facile de percevoir que la réforme du "mariage pour tous" est en fin de phase 4, même si le déroulement a été tumultueux. Mais peu ont perçu que le droit aux services de prostitution reconnu comme droit humain fondamental est déjà en entrée de phase 2. La fermentation est déjà bien avancée. Et là, je pense qu'il est nécessaire de s'attarder tant les répercussions et l'esprit de cette réforme relèguent le "mariage pour tous" au rang de simple rigolade innocente.




Un tout dernier exemple


Plusieurs choses sont à identifier dans ce tout jeune "débat" à propos des "assistantes sexuelles" qui naît en France, s'inspirant de modèles hollandais, danois, américain, suédois, israélien et suisse. Il ne s'agit pas seulement d'une simple aide accordée à deux personnes à mobilité trop réduite pour avoir des relations sexuelles entre elles. Ceci aurait été bien compréhensible. Il s'agit ici de profiter de ce prétexte pour proposer la prestation sexuelle dans son ensemble par une personne rémunérée. N'ayons pas peur de faire la liste de tout ce qui se dégage du projet, avec tout le pragmatisme nécessaire, tout aussi rebutant que ce soit:

- Chaque individu a "droit au sexe" et il faudra donc qu'à défaut d'un intérêt mutuel entre parties, ce besoin soit assouvi par le biais d'un service exigible, d'un droit opposable (et accessoirement financé par l'Etat, sous peine d'accusation d'atteinte aux droits fondamentaux).

- La dénomination déjà bien définie "assistante sexuelle" employée au féminin dans les documentaires télévisés montre que ce métier est attribué spécifiquement aux femmes, du moins dans l'esprit de ceux qui vulgarisent le projet. Et là, on reste perplexe... Analysons la situation générale du débat sociétal ! Rappelons que de nos jours, en France, le Christianisme est mis en pâture à la vindicte libertaire orchestrée, et qu'il est relégué au rang de la charia wahhabite, tout ceci sous prétexte de lutte contre une domination de la femme par un patriarcat. Par ailleurs, rappelons que tous ceux qui n'approuvent ni les excités de la charia ni les écervelées d'extrême gauche dénudées déversant leur haine et appelant au chaos sont classés dans la rubrique des affreux nazis(1). Enfin, remarquons que l'Etat finance des flashs télévisés de campagne inculpant ces affreux hommes qui gagneront honteusement plus d'argent au cours de leur vie que les femmes(2), eux qui ont scandaleusement établi les genres usuels des noms de métiers pour se réserver les meilleurs. La langue française elle-même est coupable ! Et pourtant, à cette même époque, on n'hésite pas, non seulement à faire entrer la prostitution dans la catégorie des activités salariées(3), mais aussi à l'attribuer spécifiquement aux femmes. Ca c'est du progrès, dites donc, ou je ne m'y connais pas! Les FEMEN n'ont qu'à se rhabiller !(4)

- Conformément à ce qui était expliqué lors d'un reportage de France 2 (Telematin) sur le sujet, "l'éthique" du métier veut que les "partenaires" n'éprouvent pas de sentiments l'un envers l'autre afin de ne pas perturber la "thérapie"... Et bien oui, sinon ce n'est plus de la vraie prostitution, mince!

- Pour donner au projet un visage humain, voire humanitaire, on réserve ce nouveau droit aux handicapés. C'est le côté séducteur de la proposition qui fait que toutes les horreurs énumérées ci-dessus collées ensemble apparaissent comme de l'altruisme. Seulement là, même pour ceux qui veulent jouer le jeu une aberration apparaît, tant sur le principe de la pure logique que d'une certaine forme de justice, si on peut encore l'imaginer. En effet, sur le plan logique on établit très officiellement une inégalité des citoyens devant la loi, au nom de l'égalité (comme c'est actuellement tenté avec le " mariage pour tous " au sujet de la fabrication des enfants sur commande). En effet, considérons qu'il existe bien d'autres catégories d'hommes ou de femmes, autres que les handicapés, dans l'impossibilité de plaire à une autre personne parce-que trop moches, petits, pauvres, ou que sais-je encore. La solitude, un problème bien réel, ne se résume d'ailleurs pas à la seule absence de relations sexuelles, sauf dans notre société libertaire et consumériste où même l'humain est un bien de consommation. Mais même pour ceux qui ne voient les choses que de cette façon, il me semble qu'une injustice flagrante devrait ici apparaître, non ? Pourquoi certains auraient donc ce droit et pas d'autres qui ne sont pas forcément plus avantagés par la nature ?

(1) Les reportages au mixeur ne manquent pas : Les groupuscules néo-nazis sont allègrement mélangés avec les simples partis souverainistes, puis avec tout type d'association réfractaire pour finir par exemple avec les manifestants contre le " mariage pour tous ".

(2) Bientôt cette inégalité sera très facilement abolie : Plus personne n'aura de travail ni de pension de retraite, grâce au merveilleux libre échange mondial que défendent tous les partis politiquement corrects, y compris ceux qui se prétendent représentants des classes modestes mais sont avant tout des promoteurs de progrès. Priorités obligent...

(3) Ce métier ferait donc partie des "emplois d'avenir" annoncés par le gouvernement. Il faut bien en analyser les conséquences jusqu'au bout : Dans une situation de destruction massive d'emplois, de nombreuses familles se trouveront dans une situation de précarité extrême alors que les indemnités de chômage resteront soumises à l'acceptation d'emplois proposés. A quand la prostitution forcée des mères de famille pauvres au nom des droits opposables ? Cela peut réellement devenir un sujet grave, mais j'y viens plus loin.

(4) Je sais, le jeu de mots était facile mais je n'ai pas pu résister. Mais il est bon de noter que pour se donner une bonne image les FEMEN prétendent lutter contre la prostitution, quand elles ne sont pas occupées à scier des croix catholiques ou à agresser des patriarches orthodoxes. Avec ce nouveau projet, mêmes elles seront prises de court, si au moins elles luttent réellement contre la prostitution...



Pensons plus loin avec cet exemple


Une fois de plus, à force d'attribuer des droits à tout va jusqu'à la nausée, il va falloir faire cohabiter ces derniers avec d'autres droits plus classiques et plus traditionnels comme celui de ne pas être contrainte à vendre son corps pour rester allocataire du Pôle Emploi. Mais ne pensez pas que cette perspective découragerait les plus aguerris des libertaires soixante-huitards dont beaucoup nous guident aujourd'hui plus ou moins efficacement(*): Il vous proposeront comme réponse dans 10 à 20 ans, si la nation ne s'est pas encore auto-détruite, un collectivisme sexuel pour rétablir la justice sociale afin de résoudre le problème posé. Toutes les personnes physiquement avantagées seront peut-être un jour contraintes d'accepter de "faire plaisir" gratuitement aux autres au nom de l'égalité. Là serait alors l'une des essentielles différences droite-gauche : être amené à la prostitution soit par contrainte économique soit par réquisition. (Déjà aujourd'hui le bipartisme français nous a habitué à une continuité économique et sociale consternante entre les deux tendances, donc que restera-t-il d'autre pour les différencier). Mais ne plaisantons pas, c'est grave et sérieux : L'infâme anarchiste libertin Ernest Juin, dit "E. Armand" tentait déjà de préparer les esprits au "communisme sexuel" au début du vingtième siècle. Et aujourd'hui le non moins sulfureux Pascal Bruckner, se définissant comme philosophe essayiste et écrivain, a pris le relais de manière encore plus explicite, d'abord dans le cadre d'un roman totalement dans cet esprit. Mais comme par hasard, il fait partie des signataires de "l'appel à l'assistance sexuelle" organisé par l'association française "CH(s)OSE". Cette liste comprend entre autres Eric Fassin, sociologue qui n'a rien trouvé de mieux que de présenter l'Eglise catholique comme le "seul employeur appliquant une discrimination homophobe à l'embauche". C'est une trouvaille qui avait au moins le mérite de faire rire par son ridicule. En tout cas, les détracteurs qualifiés de "anti-progrès", qui tentent de décrire une future société déstructurée où le mariage sous toutes ses formes imaginables et farfelues sera en vigueur, n'ont pas imaginé autant de possibilités que ceux qui pensent sérieusement à exploiter un jour toutes les "évolutions" possibles.

(*) S'ils ne sont pas tous des "figures" de Mai 68 comme la été Daniel Cohn Bendit, les membres du gouvernement sont plutôt nostalgiques de ce mouvement car certains en ont gardé la rhétorique et quelques idéaux, tout en réalisant la pirouette économique du soutien au mondialisme néo-libéral. Mais il ne faut pas oublier non plus nos chers frères des loges, friands de tous les modernismes et qui représentent près d'un tiers des effectifs du ministère.


Fait rassurant, d'autres s'étonnent apparemment comme moi de cette nouvelle forme d'éthique. Même dans le Huffington Post pourtant réputé si moderne, cosmopolite et branché, Pascal Cobert écrivait, à ma surprise: "Je comprends bien le souci de nos braves pétitionnaires préoccupés par le bonheur des handicapés dont les souffrances et les carences sont indéniables. Mais, au risque de paraître ringard, je m'interroge: Souhaiteraient-ils que leurs enfants ou conjoints fassent carrière dans ce nouveau métier? Je n'attends pas de réponse. Ils ont aussi le droit au... silence".

Mais, tout comme le "mariage pour tous" est le tremplin pour passer à la fabrication des enfants sur commande (par l'exploitation de mères porteuses), l'assistance sexuelle est celui pour passer à quelque chose qui va bien plus loin que la simple tolérance de la prostitution indépendante, alors que çà ne saute pas immédiatement aux yeux. La tolérance de la prostitution indépendante resterait très discutable et immorale mais aurait au moins comme argument défendable la protection juridique des prostituées exerçant déjà dans l'indifférence. Mais si on réfléchit bien, le "droit au sexe", qui sera étendu vite à tous pour les raisons de simple logique exposées plus haut, sera considéré comme un droit exigible. On va bien plus en profondeur pour l'inscrire dans le bien pensant admis: dorénavant le sexe sera un droit qu'on pourra exiger d'autrui, d'une personne en ayant reçu la mission, et cette fois au nom du bien. En dehors du fait que ce soit considéré comme une abomination sur le plan religieux(*), il n'y a même pas besoin d'entrer dans ces considérations pour évaluer le caractère effrayant d'une telle "évolution" des mentalités : toute frustration deviendra une excuse valable pour la réclamation de son dû. Et si on ne l'obtient pas, on aura une excuse pour se servir... Un matériau juridique intéressant pour les avocats en charge de la défense de violeurs alors qu'il devaient être souvent à cours d'idées.

J'attends ici les féministes pour un combat utile, quand elles auront fini de bouffer du curé, de se promener dénudées (pour ne pas être considérées comme des objets, c'est si logique!), d'inciter plus généralement à la haine envers les hommes, et de réclamer des révolutions qui mènent on ne sait où. Mais je pense que quand elles se réveilleront face à cette réforme validée, elles trouveront le moyen de dire que c'était encore un effet secondaire plus ou moins identifié de la "culture judéo-chrétienne", des années De Gaulle ou que sais-je encore...

(*) Je vois les objections pointer, mais j'y reviens bientôt..


Il apparaît donc clairement qu'aucun plan bienveillant n'est à déceler dans toutes ces mesures de "progrès" qu'on tentera encore et encore de nous faire approuver. On a d'ailleurs du mal à y trouver une cohérence globale, mais j'en ai trouvé quand même une. Dresser les femmes et les hommes les uns contre les autres - ici au moyen de conflits de droits - est probablement le meilleur moyen de détruire la famille et de parvenir à l'avènement de l'individu "cellule", le stade ultime de l'utopie mondialiste dont rêve Jacques Attali et où les humains s'accoupleront au hasard selon les disponibilités. Et sans perdre trop de temps pour rester productifs , mais avec la garantie de ce droit digne de modernité.




De l'obscurantisme religieux contre l'homme et la femme libres ?


On peut déjà attendre qu'à la lecture de cette page retentiront les cris d'orfraie contre les abus et crimes commis par les différentes églises au cours de l'histoire, ou plus récemment par des ecclésiastiques, arguant que ceci suffit à couper la parole à toute objection moralisante. Je considère que c'est une fuite du débat car personne ici et aujourd'hui parmi les croyants ne défend ces abus et ces crimes. Il n'a jamais été dit que les ecclésiastiques ne pouvaient pas sombrer aussi bas que le commun des mortels, ni que leur responsabilité serait atténuée. (On pourrait supposer le contraire, même et surtout pour des raisons strictement religieuses: les croyants considèrent que ces derniers sont responsables du devenir des âmes de ceux dont ils sont en charge). Aussi, certains diront plus simplement qu'au nom de certaines religions des abus et abominations envers les femmes sont encore commis, mais ils en profiteront pour justifier l'instauration officielle d'un progressisme universel mondial, défini par une multitude de droits entrant en conflits les uns avec les autres, et impitoyablement antireligieux. On fait souvent remarquer que dans les pays où règne ou se développe le fondamentalisme musulman les femmes sont considérées comme des biens possédés à la disposition de leur époux-propriétaire, alors qu'elles sont de plus constamment persécutées par tous les frustrés qu'elles croisent dans la rue. Ceci est ni plus ni moins que l'effet de l'ancrage dans une société d'un autre type de droit au sexe, lui aussi indiscutable et sur demande, à la seule condition d'avoir de quoi payer le père de celle qui deviendra une future épouse. Ce droit est ici exclusivement réservé aux hommes, tout comme celui de décider d'un ménage à plusieurs (que nous appellerons par exemple ici dans quelques années le "triolisme" civil), mais est limité par une forte contrainte économique. La justification de fond n'est qu'un prétexte car elle est en réalité plus sociale et historique que divine(*). Elle prétend être radicalement différente de la justification présentée chez nous pour le droit au sexe comme "progrès" social. Mais après tout, les conséquences à long terme sur la mentalité d'une catégorie d'hommes égoïstes et sans compassion seront-elles si différentes? C'est facile d'accuser les religions monothéistes sans se renseigner sur le statut de la femme dans la Rome et la Grèce antiques, avant l'avènement du Christianisme! Comme si la non croyance ou le paganisme allaient régler tous les problèmes, aussi bien chez les chrétiens que chez les autres! Quant à la situation actuelle dans les pays musulmans, nous pouvons facilement prévoir que ceux d'entre eux qui résisteront le mieux à "l'hiver islamique" seront ceux dont les nations se seront les moins imprégnées de cet état d'esprit du droit au sexe garanti aux uns par les autres (alors que paradoxalement bridé dans la pratique pour les moins riches) et dont nous n'aurons pas par ailleurs renversé les régimes par la force ou l'influence. A titre d'exemple récent, l'Egypte est très mal partie parce-qu'elle ne remplit aucune des deux conditions. L'Occident tout entier s'est évertué à évincer Moubarak et fait mine d'être surpris à présent. Si le mondialisme libertaire et néo-libéral se déclare comme un adversaire de l'Islam sous toutes ses formes, il est cependant aussi dangereux que l'Islam radical lui-même, au point qu'il le stimule. C'est peut-être pour cela qu'on encourage tant les révolutions arabes financées par les saoudiens. Mais là on joue dans une autre cour, à bien plus haut niveau. Il s'agit de remanier le monde, de reconstruire un monde où il n'y aura que deux choix : l'utopie progressiste indiscutable ou la charia. C'est bon pour les lobbies militaro-industriels. Dommage pour ceux qui n'adhèrent ni à l'une ni à l'autre, plus aucune place ne leur sera accordée dans ce scénario apocalyptique...

(*) Les religions du Livre admettent toutes comme symbole fondateur l'histoire du premier couple de la Genèse. Au passage vous aurez remarqué que cette famille est monogame, mais surtout que les conjoints sont issus d'une même chair, ce qui signifie d'une même nature humaine. Le fait qu'Eve soit issue de la côte d'Adam renforce ce principe à la fois de non infériorité et de non supériorité de la femme. Le pied ou la tête auraient été désignés dans le cas contraire. Enfin, l'homme et la femme sont considérés tous deux responsables de leur pêché, quoi qu'en disent les détracteurs, amateurs détachés de lectures bibliques à leurs heures perdues, qui cherchent les problèmes où ils ne sont pas. Si Eve pousse Adam ou péché originel, lui-même pêche à son tour en pleine responsabilité et cherche ensuite à se dérober par l'excuse lorsqu'il est questionné. Ceci fait qu'il n'est pas jugé avec plus d'indulgence. Ainsi, l'homme et la femme, différents mais complémentaires, tous deux imparfaits, représentent l'un des symboles essentiels des religions du Livre lorsqu'elles ne dévient pas dans le sectarisme et le désir de domination. Au cours de l'histoire personne n'a été parfait, mais aujourd'hui c'est le présent qu'il faut regarder si on souhaite s'intéresser au rôle des religions dans le monde, qu'on soit croyant ou non. De quelles religions parle-t-on très exactement et qui sont réellement leurs adversaires? Quand on veut ramener les autres à la raison, c'est plus utile de réfléchir un peu que de se montrer nue sur Facebook comme le font de jeunes égyptiennes et tunisiennes. Ne croyez pas que j'éprouve un quelconque ressentiment pour celles qui le font. J'éprouve surtout une grande pitié devant tant de naïveté.



Pensez vous que je délire seul dans mon coin?


Si on revient à notre exemple du "droit au sexe", il est déjà question d'exploiter une loi de février 2005 sur l'égalité des droits, au départ rédigée dans un tout autre but, mais d'un esprit très naif: "Les personnes handicapées disposent des droits fondamentaux reconnus à tous des citoyens, ainsi qu'au droit à la compensation des conséquences de leur handicap". Or, tout handicapé ainsi que toute autre personne de bon sens sait qu'il sera de toute façon impossible de compenser exactement les conséquences d'un handicap, tout comme il sera impossible de réparer totalement toutes les infortunes plus ou moins graves que la vie réserve. Ainsi, définir les choses avec un tel flou, au lieu de décrire précisément l'assistance dont peuvent bénéficier les handicapés, a laissé la porte ouverte aux plus imaginatifs. Certains cherchent aussi déjà un recours dans l'article 21 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne, mais celui-ci reste ambigu lorsqu'il fait allusion à des services de "santé sexuelle". Mais justement, c'est probablement parce-qu'il était ambigu qu'il a pu entrer dans la Charte, ouvrant un peu le champ libre à de futures interprétations. Là aurait pu donc être fait un premier pas. Une chose est sûre: une fois que le concept de la famille et du couple auront disparu suite à tout un tas d'innovations juridiques libératrices, la merveilleuse "démocratie à l'athénienne" de l'Antiquité sera de retour: Une hyper-classe libertine, vivant dans l'opulence et pratiquant le collectivisme sexuel, se proclame "le peuple" et mène les affaires du monde lors de débats en clubs, tout en profitant d'une part de population réduite en esclavage alors que les inutiles sont jetés dehors. Tiens tiens... Ca me rappelle du presque déjà vu. Pas vous?




Toutes ces merveilleuses innovations en droits humains expliquées en video
(Excellente conférence, mordante mais qui réveille!)







Ou encore: Comment la sympathie de l'Etat français envers les FEMEN
présente quelques restrictions particulières






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