France-Russie, et ces prétextes à conflits qui occupent tant le public







Introduction


En ce début 2013, beaucoup aiment se rappeler les événements supposés importants qui ont "marqué" l'année passée. En fait, il serait plus exact de dire : les événements qui ont marqué la presse française et les hommes politiques durant l'année passée. L'opinion suit en prenant ce qu'on lui propose. Bien sûr, on se remémorera les multiples "libérations" dans le monde arabe, c'est de bon ton. Toutefois, aujourd'hui, la couverture médiatique massive sur la "libération" de la Syrie commence à se restreindre sérieusement car on commence à découvrir que nous, occidentaux, y soutenons des fous dangereux dix fois plus sanguinaires que ceux qu'ils affrontent. Quant à l'Egypte, après avoir poussé Moubarak dehors il semble que les donneurs de leçons soient aussi quelque peu déçus par les frères musulmans, tout en feignant quelque surprise. Ainsi, ce n'est pas avec les révolutions arabes que nos leaders et éducateurs bien-aimés vont nous remonter le moral et nous inspirer confiance pour commencer la nouvelle année. Par ailleurs, dès qu'on tentera d'aborder tout autre sujet, la catastrophe économique, sociale et environnementale qui nous attend nous reviendra en plein dans le nez. Il ne reste donc que deux solutions : promettre encore une fois des réformes inutiles pour la nouvelle année, et nous remémorer l'année passée par des non-événements, voire même pire : des non-événements utilisés à des fins de propagande propice à l'endormissement des consciences.

On dit que c'est le propre des dictatures de montrer avant tout au public les problèmes qui existent ailleurs. C'est assez logique, mais cette affirmation est déjà elle-même un moyen fallacieux de vous persuader que dans les démocraties çà ne se fait pas. Or, çà se fait partout, vous vous en doutez bien. Et çà se fait surtout quand on ne veut pas avouer son impuissance ou que l'on poursuit un but autre que celui qu'on prétend poursuivre. Nous sommes bien entendu en plein dans cette situation : On promet l'emploi local à tue-tête tout en louant le libre échange mondial sans restrictions (en prétextant des "marchés" qui ne donnent et ne donneront en France qu'un nombre insignifiant d'emplois), mais aussi, on promet l'écologie comme une nouvelle chance tout en acceptant le transport massif et déraisonnable de quasiment tous types de marchandises à travers le monde et dans un seul but de réduire les coûts immédiats... Mais là aussi, finalement, on retombe sur le même problème de base : Le refus d'avouer que c'est déjà trop tard pour freiner! Enfin, on promet la "croissance", formule magique qui permettrait de nous forcer à acheter au-dessus de nos moyens, quitte à jeter le surplus, pour obtenir en récompense quelques emplois (et je dis bien : simplement quelques emplois, principalement dans la distribution...). J'y reviendrai d'ailleurs en fin d'article. A présent, il ne suffit plus de répéter bêtement que nous sommes le "monde libre" pour s'égayer niaisement. Ca n'impressionne plus personne. Voilà pourquoi tout événement ou non-événement visant à discréditer une puissance étrangère sera bon à prendre si celle-ci apparait comme l'opposé de notre modèle incohérent. Oui, notre modèle basé sur une mixture improbable de néo-libéralisme impitoyable, d'antipatriotisme larvé, d'égalitarisme naïf et de "progressisme" à faire rougir tous les libertins de notre histoire passée. Le choix de l'adversaire à discréditer est encore plus judicieux s'il s'agit d'un pays qui se débrouille en conservant au mieux une certaine souveraineté, et qui a le culot d'être un peu moins facilitateur que nous avec les multinationales et les banques internationales. En effet, les problèmes réels éventuels seront des prétextes et non les vraies raisons qui préoccuperont nos élites européennes. Ainsi, des pays qui remplissent toutes ces conditions à la fois, il n'y en a plus tant que çà aujourd'hui! En plus faut-il encore qu'il soit d'assez grande importance, sans quoi le rabâchage risquerait de devenir ridicule. Vous comprendrez donc pourquoi la Russie semble être en meilleure place à ce jeu!




Le contexte et les faits


Certes, la Russie a connu et connait encore dans une certaine mesure des problèmes sérieux. Mais parler tous les jours de la corruption en Russie aurait vite fait de lasser l'audience, surtout quand on sait que notre "performance" dans ce domaine, bien que plus modeste jusqu'` maintenant, connait tout de même une certaine croissance. Cette croissance là, au moins, elle existe! Il vaut mieux donc éviter ce sujet. Que reste-t-il alors pour la Russie? Les fraudes électorales relatées il y a plus d'un an ne peuvent plus nous occuper très longtemps. Il reste donc deux choses: les crimes de droit commun qu'on impute systématiquement au pouvoir russe au point que c'en est délirant, et enfin les non-événements tels que des faits divers ou anecdotes interprétés d'une façon toute particulière. Il est surprenant de constater à quel point cinq à six organisateurs de rassemblements, périodiquement embarqués et relâchés le lendemain même, semblent à chaque fois être de nouvelles personnes aux yeux du public français - incapable de retenir un nom de famille russe - qui pense ainsi que tous les manifestants de Russie sont arrêtés par milliers et croupissent en prison jusqu'à la fin de leurs jours. Une fois sur deux, on a droit à des citations du national-bolchevik Limonov présenté successivement mais non simultanément comme un écrivain, puis un simple opposant, et enfin un leader de parti. Mais on ne s'étend jamais sur les idéologies qu'il défend et a défendues. De cette même façon, tout ce qui tourne autour du thème de la persécution et de l'abus de pouvoir sera utilisé et réutilisé jusqu'à plus soif pour nous montrer que nous sommes non seulement les citoyens d'une union européenne merveilleuse qui nous garantit la liberté, mais aussi les éducateurs de la planète. Auparavant, c'était parce-que nous avions la "fibre de gauche", et à présent c'est parce-que nous avons été formés par les américains. Cette impression d'importance qu'on nous fait ressentir a peut-être comme but de nous faire ignorer que nous sommes complètement dépassés par des événements mondiaux que nous croyons maîtriser. Mais venons-en aux exemples.

L'année 2012 et l'affaire Magnitsky


L'année passée est très riche de ces exemples. Plus que jamais. Si on commence par les affaires les plus sombres comme les assassinats, celles-ci ne sont bien entendu pas des choses anodines mais relèvent du crime de droit commun, alors qu'on leur fait prendre une dimension carrément géopolitique. Mais parfois c'est justement pour cacher un autre problème qui est lui à caractère international. La dernière affaire revenue au devant de la scène a été la mort suspecte du comptable Magnitsky (présenté comme juriste) en prison, datant pourtant de 2009. Il est époustouflant de constater à quel point cette affaire a été tardivement et approximativement assimilée par le public français, quand il ne s'agit pas des mensonges éhontés du journal "Le Monde". Et c'est un euphémisme! Plus généralement, il est fort probable qu'une bonne partie des téléspectateurs aient finalement interprété que Magnitsky avait été officiellement emprisonné pour avoir dénoncé des actes de corruption! Je me sens donc bêtement obligé d'enfoncer les portes ouvertes en rappelant des évidences : cet homme avait été emprisonné parce-qu'il était aussi inculpé pour corruption. Ce n'est pas volontairement qu'il est resté sur place tandis que ses complices se sont enfuis à Londres. Il n'a simplement pas eu le temps de partir car son dossier pour un visa britannique n'était pas encore déposé. Quant aux fraudes en question, celle la plus connue implique certes des fonctionnaires du fisc russes mais n'est que la partie non cachée d'une affaire plus ancienne et bien plus consistante, impliquant l'homme d'affaires britannique William Browner et même la banque internationale HSBC elle-même (1) dans une affaire de fraude et de détournement, une parmi tant d'autres!(2). Enfin, pourquoi Magnitsky aurait-il été assassiné en prison si tardivement après son arrestation si c'était sur ordre du pouvoir? Là encore, pour le téléspectateur moyen, il apparaîtra simplement que le plus grand complice était l'Etat russe lui-même qui l'a fait éliminer. C'est le message vague qui est resté dans les esprits des téléspectateurs passifs. Pourtant, dans un tel cas, qui a le plus intérêt à faire taire un témoin gênant? Pourquoi ce déchainement de passions à l'Ouest si tard, maintenant que Magnitsky ne peut plus parler depuis 2009? Parmi les ex-collaborateurs d'envergure de Magnitsky, revenons au fameux William Browder qui s'est vanté lui-même de s'être enrichi grâce à la faillite de la Russie dans les années 90, tout en nous rappelant d'un autre côté qu'il était le petit fils du fondateur du parti communiste américain (complice alors du NKVD), probablement pour se donner une quelconque humanité... Ainsi, en admettant la thèse de l'assassinat ou de la non promulgation volontaire de soins vitaux à Magnitsky par des gardiens de prison et des officiels corrompus, qui serait finalement le plus probable donneur d'ordre ? Déjà un point à méditer.

Quoiqu'il en soit, cette sombre affaire faisant suite à d'autres assassinats crapuleux ou simplement non liés au pouvoir russe ne fait qu'ajouter de l'eau au moulin des obsédés du combat contre un supposé régime de terreur, en nous donnant l'impression qu'il n'y a qu'en Russie que des avocats, des magistrats ou des autres personnes impliquées dans les institutions peuvent trouver la mort dans des conditions abominables. Cependant, si vous êtes un habitué des quotidiens locaux de certaines régions de France (p.ex. Marseille), vous découvrirez que les médias à large couverture ne vous ont pas révélé de tout aussi sinistres affaires où des avocats ont été égorgés et assassinés de façons encore plus barbares, pour des raisons directement liées à leur travail. Et pourtant, çà se passe à côté de chez vous. Le jour où des journalistes russes diront que François Hollande est dans le coup, il ne faudra plus s'étonner...

(1) HSBC :Vous la connaissez bien, cette banque dont on aperçoit de nombreuses publicités dans les aéroports! Ces dernières nous gratifient souvent de clichés naïfs et stupidement futuro-mondialistes qui puent à plein nez le rêve néo-libéral sans culture et mégalomane.

(2) Concernant la Russie, il est déjà reconnu internationalement que HSBC a aidé à écouler un montant de 290 millions de dollars émis par une banque japonaise au bénéfice mystérieux de ressortissants russes. Mais les rapports américains ne traitent bien entendu pas des spoliations non identifiées comme telles, et pourtant gigantesques, perpétrées par son fond d'investissement "HCM" opérant en Russie : rachat des biens de l'Etat à prix dérisoires grâce à la corruption, délits d'initié répétés, prises de contrôle illégales puis revente d'actions surévaluées sous la menace d'un rachat, et enfin évasion fiscale massive et bien réelle en 2004. Tout ceci n'a pas empêché HCM (Hermitage Capital Management) d'intenter une kyrielle de procès à tout va et de les perdre quasiment tous, jusqu'à ce que Browder soit déclaré persona-non-grata en Russie et organise le "rapatriement" de ses complices. Si on s'attarde plus globalement sur le palmarès de HSBC, selon le quotidien américain "New Haven Register", une véritable impunité a été accordée par la justice américaine aux dirigeants de cette banque, clairement et consciemment responsables de blanchiment d'argent de la drogue : 60 % de l'argent sale en provenance des cartels mexicains ! D'après le rapport parlementaire américain traitant de l'affaire, la filiale HBUS a aussi également entretenu des relations financières avec des établissements bancaires soupçonnés de liens avec des organisations terroristes présumées. Il cite à cet égard la banque saoudienne Al Rajhi Bank. Historiquement, la Hongkong and Shanghai Banking Corporation (britannique), l'ancêtre de HSBC, est une des institutions clé dans le blanchiment des fonds provenant du trafic d'opium par les Britanniques au début du XXe siècle (qui nous vaudra à présent la revanche chinoise impitoyable et imminente). Cette banque est sous le coup de multiples enquêtes depuis 2003, mais a toujours réussi à échapper à la justice.

Recommandé : Article objectif et clair, et pourtant pas vraiment pro-Kremlin, détaillant avec soin l'affaire Browder :
Sergey Magnitsky, Bill Browder, HCM and...
(Cette page est en langue anglaise).






Dans un autre registre...


Après les affaires réellement sombres il reste celles qu'on fait monter en neige à partir d'un rien. Ce sont peut-être celles-là qui finalement fonctionnent le mieux. En effet, quel est à présent le groupe punk le plus connu du monde occidental? Un peu plus, et les "Pussy Riot" détrôneraient Gangnam Style, à une différence de taille : personne ici n'a vu la vidéo, ou n'en a vu que quelques secondes insignifiantes. Et à côté, Gangnam Style relève d'une culture et d'une moralité de haut niveau. Tout le succès du "concert" des "Pussy Riot" ne vient donc que de ce qui en a été dit chez nous. Autrement dit, elles seraient venues tendrement "chanter une petite prière pour demander à la Sainte Vierge de chasser Poutine". Ainsi, du statut de provocatrices trash s'étant auparavant illustrées par des démonstrations d'une obscénité sans pareil(1), nos "punkettes", comme on aime les appeler, sont passées dans le beau monde des défenseurs de la liberté. Tout simplement parce-que quand il y a le mot "Poutine" crié au moins une fois dans n'importe quel acte de provocation, toutes les raisons sont bonnes pour faire absolument n'importe quoi : scier des croix (même quand elles ont été érigées en mémoire de victimes du stalinisme), molester les fidèles et le patriarche Cyril en personne, et quand il n'y a personne dans les églises, y "chanter" des insultes à la Sainte Vierge pour en faire des vidéos. Car Poutine n'est qu'un détail dans les paroles. Mais tout aura été bon pour discréditer la Russie entière : D'abord, l'Eglise orthodoxe qui a condamné l'acte mais n'a pas requis de peine spécifique, contrairement aux calomnies colportées par des journaleux, puis toutes les institutions russes qui seraient soumises au seul maître Poutine ayant décrété la persécution arbitraire de ces courageuses opposantes. Et même parfois la société russe elle-même qui ne serait pas assez sympathisante avec ses "punkettes"(2). Mais tout de même dira-t-on que, bien que les actions des "Pussy Riot" et de leurs collègues "FEMEN" au double langage décousu soient toutes abjectes, elles ne changent pas la face du monde. Certes, c'est vrai. Et pourtant pendant près de six mois nous avons bel et bien essayé de changer la face du monde avec ces faits divers scabreux, minables et sans aucune consistance! Il ne faut vraiment avoir honte de rien pour partir en campagne anti-russe sur de telles bases! En tout cas, j'avais déjà honte d'être citoyen de l'UE, mais à présent cela m'inspire un profond déshonneur! Encore faut-il, à titre de conclusion, redescendre sur Terre et se rappeler que, même dans la loi française de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'occupation d'un lieu de culte à des fins de trouble et de désordre est déjà punie. Comme dans les locaux de toute association, d'ailleurs. Et c'est bien normal! Mais en Russie, tout devrait être permis, parce-qu'en Russie ce n'est sûrement pas pareil...

(1) On connaît l'agression du patriarche Cyril et l'appel au meurtre de sa personne, puis les manifestations seins nus dans toute l'Europe, où des activistes chargées de haine sont bariolées d'inscriptions obscènes mélangées à d'autres revendications banales que n'importe qui aurait su faire. Mais on ne connait pas le pire : ces "démonstrations" pratiquées dans des lieux publics russes tels que des magasins et des musées aux heures de fréquentation. Je ne souhaite pas insérer de liens directs vers les vidéos en ligne existantes, tant je ne voudrais pas qu'elles soient visionnées par un public non averti. Je veux que mes pages ne puissent pas être marquées comme contenu "adulte" et que ces liens ne soient pas mal interprétés. Pour les plus audacieux, vous pouvez tenter vous même facilement des recherches en plaçant dans vos requêtes Google : "pussy riot" accompagné de "chicken", ou de "orgy" et "musuem". Rappelons enfin que même en France, pays des Bisounours tolérants, on a été assez sage pour conserver dans le droit la notion d'outrage public à la pudeur pouvant être assorti d'une peine de prison de deux ans. C'est finalement la peine qu'ont reçue nos "héroïnes" de la liberté...

(2) J'en oubliais quelques uns : Notre référence pour l'opinion du peuple russe est toujours le même groupe de 5-6 "bloggeurs" célèbres qui eux, pensent à la manière des journaleux du Monde, ou éventuellement du peu de journaux russes qui recopient trop la presse française.


Enfin, relâchons nous un peu...


Après tout, pourquoi se faire toujours du mal en se rappelant ces thèmes de 2012 aussi calamiteux? Peut-être qu'il ne le faudrait pas. C'est pourquoi j'ai réservé le plus drôle pour la fin. Cela nous permettra de commencer 2013 par une note d'insouciance et de gaieté passagère. Vous l'avez deviné : Si l'affaire Depardieu n'existait pas, il faudrait l'inventer! Il y a quelques semaines, en France on ne parlait pas encore de l'hypothèse du passeport russe. Simplement, on s'étonnait que l'acteur mette soudainement en pratique la philosophie de vie que tous les attalistes(1), européistes, et progressistes en vogue, admis dans le politiquement correct, glorifiaient depuis 20 ans: être "sans frontières", "citoyens du monde", sans patrie, et libre de toute contrainte. Dès les accords de Schengen, tout le monde avait d'ailleurs admis que tout citoyen européen pouvait résider où que ce soit dans l'Union Européenne. On nous a tant dit que rien pour çà, ces accords étaient merveilleux et justifiaient à eux seuls de s'accrocher à l'Euro à tout prix! Habiter en Belgique correspondait donc très bien au cadre de cet idéal! Pourquoi une personne précise n'en aurait pas le droit, surtout quand aucun ne se préoccupe de la délocalisation de nos emplois, tant en Chine la fiscalité des entreprises étrangères implantées sur place et le droit du travail chinois sont avantageux... Ici, on ne parle pas de traîtres, d'ingrats envers la patrie, comme on l'a fait avec notre acteur controversé! C'est étrange. Mais Depardieu c'est différent, parce-que c'est différent, là! Donc c'est comme pour la Russie! Ce n'est pas pareil que les autres! Enfin, nous n'y comprenons rien, nous, rustres réactionnaires mal éduqués! Après tout, c'est peut-être là qu'est le lien : Depardieu ferait aussi parti des rustres, comme toute la Russie si peu éduquée par nos brillants penseurs. Donc tout son choix s'explique.

Mais le "buzz" ne s'arrête pas là. En effet, il y aurait, en dehors de nos 5-6 bloggueurs russes professionnels habituels, de nombreux jeunes internautes russes scandalisés des propos de l'artiste au sujet des possibilités de réussite en Russie. Toujours selon nos sources journalistiques françaises, tous déclareraient que pour réussir il faut fuir la Russie... Mais vont-ils commencer à ouvrir les yeux? Je connais personnellement plusieurs ménages russes jeunes, de milieux sociaux différents mais pas du tout issus de la jeunesse dorée. Plusieurs fois après leurs études, ces personnes que je connais ont pu se permettre de démissionner sans avoir commencé à chercher un nouveau poste avant. Les jeunes femmes diplômées - sans être sorties de grandes écoles ni pistonnées par la famille - ont même pu prendre le risque d'arrêter de travailler durant de longues périodes et retrouver aussitôt un poste aussi qualifié dès qu'elles l'ont souhaité. En France il faut remonter aux années 70 pour trouver une telle situation! Un jeune français au courant de la vraie vie ne peut même pas croire que çà a existé! Réussir en France, c'est quoi? Passer des années à refaire des stages de formation après ses études? Ou les passer à apprendre et réapprendre la nouvelle bonne manière de chercher à être convoqué à un entretien d'embauche? Apprendre à "sortir du lot", j'oubliais, est l'expression qu'on utilise le plus souvent dans un pays où on ne peut pas allumer un quelconque appareil de réception sans entendre "égalité des chances" et des choses similaires d'une naïveté mielleuse. J'en viens donc à me dire : Mais pour qui se prennent-ils donc, tous ces détenteurs du bien pensant? Faudra-t-il qu'un jour on leur mette le nez dans leur caca? Un jeune sur 4 est sans emploi en France, le cadre de vie dans les banlieues et même dans les centres de villes se dégrade à vitesse galopante, et des pantins du néo-libéralisme, bien planqués, vivent leur petite vie en dissertant sur la tolérance et l'égalité des chances. C'est çà la réussite en France?

S'il y a des Russes qui viennent à tomber sur ce site (où cette page sera disponible traduite), je souhaiterais les rassurer en précisant que même si les Français n'ont jamais rien connu de la Russie (comme je l'ai déjà écrit ailleurs), de plus en plus se rendent compte que quelque chose cloche ici, ainsi que dans notre presse. Finalement c'est mieux que beaucoup parmi vous ne maîtrisent pas le Français car si vous pouviez entendre et lire notre presse, çà vous pousserait à nous détester. Mais non, nous ne sommes pas tous comme nos journalistes et nos politiciens.

(1) "Attalistes" : Partisants ou frères spirituels de Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterand et devenu tour à tour socialiste libéral, capitaliste ultra-libéral, puis mondialiste illuminé épris de philosophie utopiste, au point que ça fait encore plus peur. Certains Russes le connaissent puisqu'il s'est illustré chez eux en 1997 en prêtant son concours à un détournement de fonds organisé par et pour l'entourage de M.Yakovlev, l'ancien maire de Saint-Pétersbourg.






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